S'engager sur la Dempster Hwy en automne (du 26 au 29 août, en ce qui nous concerne) c'est s'exposer au mauvais temps. La pluie et donc la boue sont au rendez-vous, mais quelle explosion de couleurs dès les premiers kilomètres. Les bouleaux éclairent la forêt boréale du jaune vif de leur parure automnale tandis que, dans la toundra, l'ensemble des plantes décline toute la palette du rouge !
Les grizzlis cherchent leur nourriture sans se préoccuper des humains. Le temps presse ! Il faut faire un maximum de graisse pour tenir tout l'hiver en semi léthargie.
Au cercle polaire nous décidons de bivouaquer sur une petite terrasse de pierres où la boue est absente. Pourtant, au bout d'une heure, un vent de plus de 70 km/h (mesuré à l'anémomètre) nous force à fermer le toit et nous ballotte toute la nuit.
Au matin, autre surprise, la pluie a été remplacée par des flocons de neige qui rajoutent une touche de blanc à l'ensemble des couleurs.
Nous poursuivons jusqu'à la limite entre le Yukon et les Territoires du Nord Ouest, où nous avions décidé de faire demi-tour car le reste de la piste jusqu'à Inuvik ne présente que très peu d'intérêt.
Mais la neige qui tombe maintenant de façon soutenue transforme la piste en véritable bourbier et la conduite devient sportive. Les rares voitures que l'on croise nous projettent de la boue jusque sur le pare-brise. Nous profitons de chaque pose près d'un ruisseau pour laver les portières et les vitres. Heureusement qu'André avait eu la bonne idée de ranger sa brosse dans mon coffre !
Nous nous arrêtons une dernière fois pour passer la nuit dans une petite clairière, en contrebas de la piste et nous réveillons avec une température extérieur de -4°, et la neige tombe toujours ... Il est temps pour nous d'imiter les grues qui nous survolent et de prendre la direction du sud !