Stewart Hyder

Depuis quelques jours nous avons droit à la pluie tous les jours !

A la jonction de la Hwy 16 et de la 37, nous retrouvons avec plaisir les anciens totems que nous avions photographié lors de notre premier voyage … mais sans le soleil que nous avions à l'époque.

Nous roulons toujours vers le point où nous avons été forcés en 2011 de faire demi-tour car des inondations avaient emporté deux ponts !

Cette fois, pas de barrage, la voie est libre, nous pouvons enfin découvrir les beaux paysages qui s'offrent à nous. La route s'engage dans la montagne et les cascades, très nombreuses, dessinent des filets d'argent dans le vert sombre de la forêt.

C'est en cherchant un coin de bivouac que je me suis retrouvé nez à nez avec l'ours noir de l'article précédent.

Nous poursuivons donc jusqu'à Stewart, toute petite ville située au fond d'un fjord. Sachant que Hyder est aux Etats-Unis, on se renseigne, mais il n'y a pas de poste de frontière américain. En fait la route ne traverse que quelques kilomètres du sol américain avant de retrouver la Colombie Britannique. Seuls les Canadiens ont jugé bon d'installer un poste de douane qui nous contrôle lorsque nous revenons sur Stewart.

Hyder ressemble à une de ces villes fantômes que laissait derrière elle la ruée vers l'or mais ici c'étaient des mines de cuivre et argent.

Pourquoi être venu jusqu'ici, au milieu de nulle part ?

Il y a, près de Hyder, un petit ruisseau où les saumons viennent pondre après un long voyage depuis le Pacifique. Dans quelques centimètres d'eau ils grouillent ce qui ne manque pas d'attirer les ours dont le saumon est une proie importante. Une passerelle a été construite le long du ruisseau. L'entrée est de 5 dollars par jour ou 10 dollars pour trois jours.

Les saumons sont arrivés le 24 juillet … et nous le 27 !

L'activité n'est pas encore à son comble mais déjà, nous dit-on, des ours noirs et des grizzlis sont venus pêcher.

La meilleure période étant de 6 heures à 10 heures (matin et soir) nous achetons nos entrées pour le lendemain.

Le temps d'être opérationnel (sans compter que nous pensions que les horaires annoncés étaient ceux d'Alaska qui a 10 heures de décalage avec la France alors que c'était les horaires de BC) nous arrivons sur place avec une heure de retard alors qu'un grizzli vient de quitter les lieux ! Heureusement, pour nous consoler, nous verrons un pygargue à tête blanche se régaler des restes de saumon.

Nous apprendrons vite que nous ne sommes pas au zoo ! Ici, la patience est de mise, les ours qui viennent pêcher, restent sur place entre 30 et 45 min (les ours noirs beaucoup moins) … le tout est d'être sur place à ce moment !

Vers 10, trempés et transis, nous prenons la voiture pour aller voir le Salmon Glacier. De temps en temps les nuages se déchirent pour nous laisser entrevoir cette mer de glace que nous rêvons de voir sous le soleil … samedi peut-être si l'on en croit la météo !

De retour à la plate forme d'observation à 16h, nous nous abritons sous un parapluie et attendons. Soudain, branle bas de combat ! Un vieux grizzli arrive ! C'est « Jaw », nommé ainsi en raison de sa lèvre pendante.

Nous le voyons chasser en courant dans tous les sens avant d'attraper enfin un gros saumon qu'il va déguster sur la berge.

Satisfaits, nous retournons à la cellule où un bon coup de chauffage ne sera pas de trop !

 

Menu principal